Un conte d’hiver dont on se souvient longtemps

Le Kopaonik est cette montagne qui, dès les premières neiges, semble illuminer son visage. Ce n’est pas un hasard si on l’appelle la montagne du soleil : même au cœur de l’hiver, elle sait offrir un jour lumineux et un ciel traversé seulement par les lignes des télésièges. Ici, la vie hivernale commence tôt, au moment où la première dameuse glisse sur les pistes, et ne s’éteint que tard dans la soirée, lorsque les lumières du ski nocturne se dissipent.

Là-haut, vers le pic Pančić, culminant à 2 017 mètres, Kopaonik réunit ce que la montagne et le parc national ont de meilleur. De larges pistes parfaitement entretenues, des forêts d’épicéas profondes, et un silence qui n’apparaît que lorsque vous fermez la porte de votre hôtel pour rester seul avec la neige. Grâce à son enneigement fiable et à son système d’enneigement artificiel, la montagne offre généralement du ski de novembre jusqu’au printemps avancé, avec près de 55 kilomètres de pistes alpines et plusieurs kilomètres supplémentaires pour le ski nordique.

Dès que vous vous installez dans la télécabine ou sur un télésiège six places, Kopaonik s’ouvre de tous côtés. D’un côté, la vue glisse sur des pentes immaculées ; de l’autre, les collines lointaines s’effacent en formes douces, tandis qu’en dessous les enfants apprennent leurs premiers virages. À un moment donné, vous réalisez que vous êtes en réalité dans une petite ville de neige, conçue pour que chacun trouve sa piste — et son rythme — idéal.

Kopaonik est la station de ski la plus développée de Serbie, avec environ vingt-cinq remontées mécaniques et tapis roulants reliant un réseau varié de pistes. Ici, les débutants complets comme les skieurs chevronnés se sentent chez eux. Les pistes bleues sont larges et douces, parfaites pour les premières glisses en ski ou en snowboard. Les rouges exigent juste ce qu’il faut de concentration, tandis que les noires réservent cette dose d’adrénaline tant aimée des skieurs expérimentés. Les amateurs de style nordique peuvent suivre des pistes de ski de fond aménagées à travers les zones les plus tranquilles de la montagne.

Les snowboardeurs se rassemblent près du Snow Park, où l’on parle moins de vitesse que de sauts, de rails et de figures que l’on ose tenter seulement lorsque l’instructeur a tourné le dos. Pour ceux qui cherchent un supplément d’adrénaline, certaines pistes sont adaptées aux normes FIS pour le slalom et le géant — une scène parfaite pour se sentir, ne serait-ce qu’un instant, comme un compétiteur.

Quand la soirée tombe, la montagne ne s’endort pas. Le ski nocturne sur les pistes éclairées offre une expérience totalement différente : les ombres s’allongent, le bruit des skis sur la neige damée devient plus net, et cette sensation de flotter au-dessus des vallées obscures possède une magie particulière. Peu de stations de la région permettent de passer toute la journée sur la neige, puis encore plusieurs heures sous les projecteurs.

Pour les familles, Kopaonik ressemble presque à une page d’un livre d’histoires d’hiver. Les salons des appartements et les halls d’hôtel sont remplis de petites paires de gants séchant sur les radiateurs, de bonnets perdus puis retrouvés dans les couloirs, et de parents qui tentent, tant bien que mal, de convaincre leurs enfants de quitter leur luge — ne serait-ce qu’un instant.

Sur les pistes pour enfants, sous l’œil attentif des moniteurs, une nouvelle génération de skieurs voit le jour. Les écoles de ski du Kopaonik ont des décennies d’expérience avec les enfants comme avec les adultes ; il n’est pas rare qu’au cours du même hiver un père apprenne ses premiers virages parallèles pendant que son enfant descend déjà sa première piste bleue en toute autonomie.

Pour les plus jeunes, peut-être plus important encore que les progrès en école de ski, c’est l’existence d’innombrables coins pour faire de la luge, construire des bonshommes de neige et livrer ses premières batailles de boules de neige. Pendant la pause, tout le monde se retrouve dans les cafés et restaurants le long des pistes : les enfants choisissent un chocolat chaud, les adultes un vin chaud ou un thé de montagne parfumé aux baies et au clou de girofle. Dans cette chaleur et ce parfum, en observant les flocons se coller à la vitre, on oublie aisément le quotidien de la plaine.

L’hébergement sur le Kopaonik suit le rythme d’une station moderne : grands hôtels avec centres de spa, piscines et offres bien-être, mais aussi appartements plus modestes procurant calme et impression de chalet privé. Le parc national et ses environs permettent de composer la journée parfaite : ski pour certains, détente au spa pour d’autres, promenade en forêt d’épicéas pour les adeptes de photos parfaites.

Lorsque la dernière remontée s’arrête, Kopaonik change de rythme mais jamais d’ambiance. Le cœur de la station bat autour du complexe Konaci et de la promenade principale, où skieurs et visiteurs se retrouvent dans les bars, cafés et restaurants. Certains lieux accueillent de la musique live, d’autres un DJ, et ailleurs on entend simplement le murmure des conversations autour de plats traditionnels.

La cuisine de Kopaonik met à l’honneur les meilleurs produits serbes : fromages de montagne, kajmak, viandes rôties, tourtes aux champignons et au fromage, ragoûts qui réchauffent plus qu’un radiateur — sans oublier les douceurs finales : crêpes, tufahije ou gâteaux aux noix et au miel. En flânant dans la station, vous tomberez sur des lieux devenus légendaires auprès des skieurs — des adresses racontées d’année en année comme des passages obligés après les pistes.

Bien sûr, aucune soirée à Kopaonik ne ressemble à une autre. Certaines se prolongent en fête jusque tard dans la nuit, dans un bar au pied des pistes où le ciel nocturne se reflète dans les projecteurs. D’autres soirs, vous préférerez peut-être le calme : rester dans votre chambre, ouvrir la fenêtre et écouter le doux bruit de la neige tombant sur le toit. C’est là tout le charme de cette montagne : la possibilité de vivre dans la même journée l’énergie d’un grand centre de ski et la sérénité d’un petit village alpin.

Kopaonik est facilement accessible depuis les grandes villes serbes. Depuis Belgrade, l’autoroute mène à Niš, puis la route se poursuit par Brus ou Jošanička Banja. Des transferts et forfaits organisés prennent également en charge le transport et les skis-pass. Il suffit parfois de préparer quelques vêtements chauds, des gants et une bonne humeur : tout le reste vous attend là-haut, prêt et bien rodé.